13 étranges rituels entourant la mort

Faire face à la mort d’un être cher peut être une des épreuves les plus difficiles à vivre.
Afin d’aider l’âme du défunt, ou parfois pour aider les survivants à vivre le deuil,
des rituels variés ont été créés au fil du temps et diffèrent grandement d’une culture à l’autre.

Voici 13 croyances ou rituels insolites par rapport à la mort.

Avertissement :
Cet article aborde des pratiques culturelles liées à la mort et aux rituels funéraires, y compris des gestes de mutilation corporelle dans certaines tribus. Bien que ces rituels aient une signification et une importance culturelle dans leurs contextes respectifs, le contenu peut être perturbant pour certaines personnes. 

1

Des cages pour les morts

Quel mort peut donc être enterré dans drôle de cette cage? Une rumeur circulait sur internet à propos de la photo de droite: il y était dit que le but de ce grillage était d’empêcher un vampire de sortir de sa tombe.

Cette rumeur est fausse, mais les tombes emprisonnées dans une cage existent vraiment (et cette photo est réelle!). La plupart d’entre elles se trouvent en Écosse et datent du 19ème siècle. À cette époque, des hommes volaient les corps fraîchement enterrés afin de les vendre aux écoles de médecine. Les élèves en médecine avaient besoin de corps humains à disséquer afin d’apprendre l’anatomie, et ils en manquaient toujours. La cage, ou plutôt le « coffre-fort pour mort » de son vrai nom, était un dispositif de protection souvent fait de métal ou de fer, conçu pour empêcher les voleurs de corps d’accéder aux restes d’un être cher. Ces structures étaient parfois dotées de portes verrouillées, de chaînes ou de dispositifs encore plus complexes pour assurer la sécurité de la tombe.

coffre-fort pour mort

On retrouve aussi certains de ces coffres-forts ailleurs au Royaume-Uni, ainsi qu’en France, en Pologne, en Allemagne et aux États-unis.

Lequel des deux actes est le plus étrange? Celui de recouvrir les tombes d’une cage, ou celui de voler le corps d’un mort pour le vendre à l’école de médecine?

2

La courtepointe cimetière

La courtepointe a toujours été, pour les colons américains, une forme d’expression personnelle et culturelle, servant à la fois à transmettre des traditions et à laisser libre cours à la créativité, notamment à travers les motifs choisis.

Au 19ème siècle, dans les Appalaches américaines, certaines femmes confectionnaient des « courtepointe-cimetière » pour honorer les membres décédés de leur famille, et parfois à marquer l’emplacement de leurs restes dans le cimetière.

courtepointe cimetière
Courtepointe cimetière par Elizabeth Roseberry Mitchell (1799-1857)

Des morceaux de tissus représentant des cercueils étaient placés près du bord de la courtepointe. Ils portaient un nom brodé, celui d’un membre vivant de la famille. Lorsque cette personne mourrait, le cercueil en tissu était déplacé et recousu au centre de la courtepointe, qui représentait le cimetière. Parfois, la date du décès était brodée sur le cercueil.

La femme pouvait ainsi raconter l’histoire de sa famille, à une époque où les gens n’avaient pas de photos de leurs proches. Cette tradition aidait aussi à faire le deuil.

Lorsque le corps du décédé était exposé, la courtepointe le recouvrait. Ensuite, après l’enterrement, la couverture était placée sur une chaise le temps du deuil. 

La courtepointe-cimetière était passée d’une génération à l’autre, permettant à chaque nouvelle venue dans la famille d’ajouter sa propre mémoire au tissu du passé.

3

Un cercueil pour personne enterrée vivante

Selon Wikipédia: « En 1963, une étude menée dans un cimetière américain montre que 4 % des personnes qui y sont enterrées sont mortes d’asphyxie postérieure à leur inhumation. »

Au 18ème et 19ème siècles, ce pourcentage devait être un peu plus grand, puisque la médecine de l’époque avait moins de moyens qu’aujourd’hui pour évaluer si une personne était vraiment décédée.

On prenait le pouls ou plaçait un miroir sous le nez pour vérifier la respiration. Bien sûr, les erreurs de diagnostic étaient fréquentes, particulièrement en période d’épidémie, où les corps étaient enterrés rapidement pour limiter la propagation de la maladie.

Ainsi, il pouvait arriver qu’une personne encore en vie soit enterrée… vivante, suite à une tragique erreur de diagnostic!

Cercueil préservateur de la vie par Christian Henry Eisenbrandt — archives.gov, Domaine public, wikimedia.org

La peur d’être enterré vivant, qui porte le nom de taphophobie, était très répandue à cette époque. Elle a conduit à l’invention de plusieurs cercueils à dispositif de sécurité. On estime à plus de 100 le nombre de brevets délivrés au cours du 19ème siècle aux États-Unis pour ces cercueils de secours! Certains étaient munis de dispositifs comme une cloche ou un sifflet, permettant à une personne qui se réveillerait dans un cercueil de prévenir le « monde des vivants » de sa disposition infortunée!

Ainsi, en 1843, Christian H. Eisenbrandt a fait breveter son cercueil « préservateur de la vie ». Ce cercueil avait un couvercle à ressort qui s’ouvrait au moindre mouvement de la tête ou de la main (voir l’illustration). Bien évidemment, ce cercueil était destiné à être placé dans un caveau, et non six pieds sous terre.

Le comte Karnice-Karnicki, quant à lui, inventa un cercueil muni d’un appareil qui, une fois déclenché par le pauvre malheureux réveillé vivant, lui offrait lumière et oxygène, ainsi que la possibilité de lever un drapeau pour signaler aux autres qu’il était toujours vivant.

La popularité de ces inventions témoigne de l’anxiété profonde de l’époque concernant la mort et l’enterrement. Ces « cercueils sécurisés » étaient non seulement des dispositifs pratiques mais aussi des symboles de la peur autour de la frontière entre la vie et la mort.

L'inhumation précipitée, Par Antoine Wiertz — Domaine public
L'inhumation précipitée, Par Antoine Wiertz — Domaine public

4

Les miroirs peuvent-ils emprisonner les morts?

À une époque, en Europe occidentale, il était courant d’exposer les corps des défunts dans la maison avant leur enterrement au cimetière. Lors de cette veillée mortuaire, il était de mise de recouvrir tous les miroirs de la maison d’un tissu noir ou blanc.

Selon la croyance populaire, les miroirs étaient perçus comme des portails vers d’autres mondes, et on pensait que si l’âme d’un mort se regardait dans un miroir, elle risquait de s’y retrouver piégée, empêchant ainsi son passage vers l’au-delà. Il était donc essentiel de couvrir les miroirs pour ne pas troubler l’âme du défunt et pour qu’il puisse rejoindre sereinement l’autre monde.

Ce qui est particulièrement frappant, c’est que cette croyance que les miroirs soient des portes pour les esprits, se retrouve dans de nombreuses cultures à travers le monde. Cette peur face aux miroirs révèle aussi une crainte universelle : celle que l’âme ne parvienne pas à trouver son chemin vers la paix éternelle.

De nos jours, bien que les corps ne soient plus exposés dans les maisons, il y a certaines zones d’Europe occidentale où l’on continue de recouvrir les miroirs de la maison dans les jours suivants le décès d’un être cher.

Miroir de la plantation Myrtles, en Louisiane, aux États-Unis. Selon la légende, plusieurs âmes y seraient emprisonnées, dont celle d'une esclave de la plantation nommée Chloe.

5

Des morts offerts aux vautours

tour du silence
Tour du Silence à Yazd, en Iran

Dans certaines régions du Moyen-Orient, les Zoroastriens croient que le corps humain, une fois mort, est tellement impur qu’il pourrait souiller la terre si on l’enterrait, et souiller l’air si on lui faisait une crémation. Quelle option leur reste-t-il, alors? 

Ils ont trouvé la solution: ils exposent les morts à l’air libre afin qu’ils soient dévorés par des vautours! Cette pratique, appelée « inhumation céleste », repose sur la conviction que la nature, et notamment les vautours, débarrassent le corps de son impureté. 

Traditionnellement, les corps étaient disposés en hauteur, sur des collines par exemple, à une bonne distance des habitations. De plus, Les Zoroastriens érigeaient de hautes tours qu’ils appelaient « Tours du Silence », et qui servaient à offrir les cadavres aux vautours. 

De nos jours, il serait impossible de continuer à pratiquer une telle tradition en milieu urbain. La modernité a donc entraîné une réduction de cette pratique, et les Tours du Silence sont devenues de plus en plus désuètes. Cependant, certaines communautés zoroastriennes en Inde, installées loin des grands centres urbains, continuent d’utiliser les Tours du Silence et préservent ainsi cette tradition ancestrale.

6

Les mariages fantômes

En Chine, il existe une tradition qui permet à quelqu’un de marier un mort! On appelle cela des « mariages fantômes ». Lorsqu’un couple est fiancé et que la mort frappe malheureusement l’un d’eux avant que le mariage ait eu lieu, le partenaire toujours vivant peut décider de se marier quand même avec le « fantôme ».

Outre la démonstration d’amour, certains avantages peuvent être tirés de cette situation. Ainsi, selon la tradition chinoise, la femme peut recevoir la protection de sa belle-famille et peut même habiter avec eux. 

Mais il y a plus… Selon les croyances des Chinois, mourir célibataire est une malédiction. Un mariage fantôme peut permettre à un être cher de voyager dans l’au-delà avec un conjoint. Ainsi, cette union posthume lui garantit de la bonne forture et de la compagnie dans l’autre monde.

Le but est aussi de protéger les vivants. En effet, il est de croyance populaire dans certaines régions de la Chine que si une personne décède sans être marié, elle reviendra hanter sa famille jusqu’à ce qu’un mariage fantôme ait lieu! Une famille hantée par cette malédiction verra la réputation des jeunes générations se détériorer, tandis que leur fortune risque de se dissiper. Il est alors préférable de répondre aux demandes du fantôme!

mariage fantôme
Mariage fantôme entre Su Cheng-hung et Teng Hsin-ning, qui sont tous les deux morts lors d'un glissement de terrain sur la montagne Lishan en 2012 - Photo: Hsieh Feng-chiu, Taipei Times

Des mariages semblables sont aussi autorisés en France. 

7

Des maisons stigmatisées par la mort

Au Japon, il est courant de croire que l’esprit d’une personne décédée reste attaché à la maison où elle a trouvé la mort. Par conséquent, les agents immobiliers sont tenus par la loi d’informer les acheteurs ou locataires potentiels de tout élément important concernant une propriété. Bien que la loi ne soit pas très précise, lorsqu’un décès survient dans une maison, les agents choisissent généralement d’en avertir les potentiels locataires pendant deux ans après l’événement ou seulement le premier locataire qui y emménage après le décès.

Cette situation pose un défi, car de nombreux Japonais refusent d’habiter dans une maison où un décès s’est produit, craignant la présence d’un esprit. Ces maisons, difficiles à louer, sont alors proposées à des tarifs nettement réduits. Ainsi, tandis que la plupart des gens évitent ces logements « stigmatisés », certains les recherchent activement pour profiter d’un loyer très avantageux!

Cela a donné lieu à une pratique particulière : certaines personnes ne restent dans une maison qu’un an ou deux, le temps de profiter du faible loyer, avant de déménager vers une autre propriété similaire à prix réduit. Au final, on peut se demander si la vie dans une telle maison est vraiment source de désagréments ou, au contraire, une opportunité à saisir.

13 rituels entourant la mort - maisons japonaises stigmatisées © Suzie Palmer

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Exhibition du crâne

La République des Kiribati est une nation insulaire située dans le centre de l’océan Pacifique. De nos jours, le christianisme est sa religion dominante, mais ce ne fut pas toujours le cas.

Lorsque leur culture était encore marquée par une spiritualité animiste, les Kiribati organisaient une longue veillée funèbre pour les membres de leur famille décédés, qui pouvait durer jusqu’à douze jours. Pour faire en sorte que le corps dégage une odeur agréable, ils brûlaient des feuilles près de celui-ci et mettaient des fleurs dans la bouche, le nez et les oreilles. Ils frottaient également le corps avec un mélange de noix de coco et d’huile parfumée. Le mort était ensuite enterré près de la maison ou dans un cimetière local.

Plusieurs mois après l’enterrement, les membres de la famille déterraient le corps pour en retirer le crâne. Ils appliquaient de l’huile sur celui-ci et le polissaient. Finalement, ils exposaient le crâne dans leur maison sur une étagère. 

C’était un bien précieux et vénéré, symbole de l’acceptation de l’âme du défunt par le dieu Nakaa. Ils lui offraient de la nourriture et du tabac. La veuve ou l’enfant du défunt dormait et mangeait à côté du crâne, et l’emportait même avec lui dans ses déplacements. Lorsque les dents tombaient, elles étaient transformées en collier.

 

Conserver le crâne d’un proche décédé dans la maison permettait de maintenir un lien tangible avec l’ancêtre, facilitant ainsi la communication avec l’esprit du défunt. Cette pratique renforçait le sentiment de continuité et de protection au sein de la famille, en honorant et en intégrant les ancêtres dans la vie quotidienne.

Après plusieurs années, le crâne était réenterré, soit avec le corps, soit dans la cour de la maison, avec la partie supérieure du crâne dépassant du sol.

Aujourd’hui, le christianisme a profondément modifié les traditions des Kiribati. Les crânes ne sont plus exhibés, toutefois, la veillée funèbre reste un événement important pour la famille, et on n’a pas oublié que c’est le dieu Nakaa qui accueille les âmes des défunts au nord des îles Kiribati.

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La main du pendu

À partir du 18e siècle au Royaume-Uni, le toucher de la main d’un homme fraîchement pendu était recherché en tant que pratique médicale populaire! Ce toucher guérisseur était sensé soigner divers gonflements ou excroissances de la peau, comme des tumeurs bénignes, des kystes, des verrues, ou même un goitre. En encadré, j’ai traduit une notice parue en 1758 dans le Gentleman’s Magazine, qui relate une exécution publique et ses événements comme on parlerait aujourd’hui d’un fait divers.

Cette pratique a été forcée de prendre fin lorsque les exécutions publiques ont été abolies dans ce pays, en 1868. Qui sait jusqu’à quand le toucher du pendu aurait continué comme pratique médicale si les exécutions publiques avaient été maintenues?

« James White, âgé de 23 ans, et Walter White, son frère, âgé de 21 ans, furent exécutés à Kennington Common pour avoir forcé et pillé la maison de l’agriculteur Vincent, à Crawley. Ils reconnurent la justice de leur sentence, mais attribuèrent leur déchéance à un complice, qui, selon eux, les avait détournés de leur travail de journaliers en leur racontant combien il était facile de gagner de l’argent en volant. — Pendant que les malheureux étaient pendus, un enfant d’environ neuf mois fut placé dans les mains du bourreau, qui, neuf fois, fit passer sur le visage de l’enfant une des mains des corps pendus. Il semblerait que l’enfant avait une excroissance sur l’une de ses joues, et il y avait une croyance superstitieuse, répandue depuis longtemps, qui considérait ce geste comme une cure. »

Gentleman’s Magazine, 19 Avril 1758

On peut comparer cette pratique aux croyances entourant les reliques sacrées des saints chrétiens, considérées comme pouvant guérir de plusieurs afflictions. Notamment, la main d’un Jésuite anglais exécuté en 1628, le Père Edmund Arrowsmith, a été coupée juste après sa mort et conservée comme relique, comme « main sacrée », censée être capable d’accomplir des guérisons miraculeuses sur ceux qui la touchent.

Cette croyance rappelle aussi le fameux « toucher du Roi », la tradition présente à la fois en France et au Royaume-Uni voulant que le Roi avait un don miraculeux de guérison en posant simplement sa main sur les gens malades.

Dans un contexte chrétien général, on voit que la faveur de Dieu est donnée à travers un individu vivant et particulièrement béni, soit le Roi. Ou encore, au travers un individu qui a été exceptionnel par sa foi tout au long de sa vie, le martyr chrétien, le saint.

Pourquoi, alors, un être criminel posséderait-il un don de guérison, alors que le Dieu des chrétiens semble réserver ses faveurs de guérison aux êtres exceptionnels ? Bien que cela puisse paraître paradoxal, cette idée s’inscrit dans une logique profondément chrétienne. Alors que les derniers instants de vie s’égrènent et que l’âme quitte le corps, le pécheur se voit offrir, malgré lui, l’opportunité d’accomplir un ultime acte de bienveillance. Ce geste, totalement involontaire, peut être interprété comme un acte d’expiation. En rendant un immense service de guérison à une personne affligée, le pendu voit son âme, alourdie de fautes, allégée en retour. Car aux yeux du Dieu chrétien, cet acte de bonté accompli dans les ultimes secondes de vie revêt la valeur d’un rachat, même s’il est entièrement dépourvu d’intention consciente.

Cette étrange rencontre entre foi, superstition et médecine populaire illustre à quel point les croyances collectives liées à la mort osent s’aventurer dans le morbide pour redéfinir les frontières entre le sacré et le profane.

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Des cercueils suspendus

Que fait-on avec un cercueil ? On l’enterre dans un cimetière, n’est-ce pas ? Du moins, c’est ce que font la plupart des cultures.

Mais chez certains groupes ethniques, la tradition est tout autre : les cercueils sont suspendus aux falaises ! À Gongxian, dans le sud du Sichuan, on peut encore voir des centaines de cercueils suspendus, témoins du peuple Bo de Chine, un groupe disparu il y a environ 400 ans.

Est-ce que cette pratique existe encore aujourd’hui ? Oui, chez le peuple Igorot, qui habite le village de Sagada aux Philippines. Selon leurs croyances, suspendre les cercueils permet à l’âme du défunt de reposer dans un lieu solennel et paisible, facilitant ainsi son passage vers l’au-delà. Sur un plan pratique, cette tradition protège également les corps des inondations et des animaux.

Les cercueils sont taillés dans des rondins, et les aînés fabriquent eux-mêmes celui qu’ils occuperont. Lorsqu’une personne est trop faible ou malade pour le faire, ses proches prennent le relais. Comme le montre la photo ci-bas, le nom est souvent inscrit sur le cercueil afin d’identifier le défunt.

En raison de cette pratique, les falaises de Sagada sont devenues un véritable attrait touristique, captivant les visiteurs venus des quatre coins du monde.

cercueils suspendus
Cercueils suspendus à Sagada, Philippines © Madeleine Deaton/Flickr

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Pleurer un mort par une amputation

Chez les Dani, un groupe ethnique de Papouasie-Nouvelle-Guinée, la perte d’un être cher imposait autrefois une pratique très particulière: les proches du défunt se coupaient un doigt.

Lors de ce rituel, l’extrémitée du doigt était sectionnée, puis séchée, et ensuite brûlée. Ses cendres étaient laissées au lieu sacré. 

Ce rituel à la forte symbolique, montrait un besoin d’exprimer son deuil par une douleur physique, ainsi que par une marque indélébile sur le corps. 

Ce rituel avait aussi pour but de calmer les esprits. En effet, pour les Dani, si l’esprit du défunt demeurait au village, il pouvait créer des perturbations, et il était préférable de l’apaiser.

De nos jours, cette pratique est interdite par le gouvernement de l’Indonésie. Toutefois, il existe encore des aînés vivants qui ont les doigts mutilés.

Note importante:
Si vous éprouvez des pensées de mutilation ou de détresse émotionnelle, nous vous encourageons à rechercher de l’aide.
Il existe des professionnels et des ressources qui peuvent vous apporter soutien et assistance.

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Danser avec les morts

Sur l’île de Madagascar, il existe une tradition unique : tous les sept ans, les familles se réunissent pour honorer leurs morts. Ils sortent alors les corps des ancêtres de la crypte familiale, réenveloppent les défunts dans des linceuls en soie neufs, inscrivent leurs noms sur le tissu afin qu’ils ne soient pas oubliés, puis les arrosent de vin ou de parfum. Ensuite, accompagnés de musique, les membres de la famille dansent tout en portant les corps au-dessus de leurs têtes et font le tour du tombeau avant de les remettre dans la crypte. 

Cette tradition s’appelle le Famadihana, ou « retournement des os ». Elle repose sur la croyance que les esprits des défunts ne rejoignent le monde des ancêtres qu’après la complète décomposition du corps et les cérémonies appropriées, un processus qui peut durer plusieurs années.

Danser avec un mort
By Smarteeee - Own work, CC0, Wikimédia Commons

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Photos Post-Mortem

Les photographies post-mortem de l’époque victorienne sont glauques et inquiétantes. « Post-mortem » signifie après la mort. Cela veut donc dire des photos de personnes décédées. Gloups!

Les Victoriens avaient des pratiques que nous trouverions étranges aujourd’hui, mais ces portraits funéraires semblent dépasser l’entendement. Trop macabres pour notre sensibilité moderne.  Toutefois, si on y regarde de plus près, les raisons qui motivaient cette pratique n’étaient pas aussi lugubres qu’on pourrait l’imaginer. 

À l’époque, la photographie était un art nouveau et coûteux, et une photo post-mortem représentait souvent la seule photo existante du visage de la personne décédée. C’est pourquoi elle était précieusement conservée par les proches.

La mortalité infantile était plus élevée à cette époque. Pour beaucoup de familles, c’était souvent la première et la dernière occasion d’immortaliser l’image d’un enfant bien-aimé.

Lors des séances de photos post-mortem, les gens posaient souvent aux côtés de leurs proches décédés. Il arrivait que la famille entière soit présente dans le portrait. 

Ces images d’une époque révolue nous plongent dans des moments troublants et poignants. On y voit des familles poser avec leurs morts, dans des mises en scène souvent empreintes de tristesse et d’une étrange dignité.

photo post-mortem

Avec le temps, les techniques de photographie ont progressé et sont devenues plus abordables. La plupart des gens avaient désormais des photos des membres de leur famille prises de leur vivant, ce qui a définitevement sonné le glas pour les photographies post-mortem.

Aujourd’hui, ces images d’hommes, de femmes et d’enfants, stoïques dans leur chagrin pour préserver l’image d’un être aimé parti trop tôt, continuent de nous troubler et de nous rappeler cet adage : 

Memento mori, souviens-toi que tu dois mourir…

Références

Un commentaire

  1. Allô. Suzie, très intéressant et surtout impressionnant tous ces mystères de rituels funéraires. Merci pour tout cela et je continue à te suivre. Bonne fin de l’hiver avec cette belle neige .

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