saytoechin

Saytoechin: un cryptide canadien plus colossal que le grizzly

Le saytoechin est un cryptide mal connu que l’on gagne vraiment à mieux connaître!
Le nom saytoechin vient de la langue Tutchone, une langue aborigène canadienne.
On l’appelle aussi Beaver-Eater, soit « mangeur de castors ».

Caractéristiques du saytoechin

Ses dimensions sont impressionnantes! Les témoins rapportent qu’il est plus grand et plus large qu’un grizzly, plus musclé aussi, et que, contrairement aux ours, il aurait une queue plutôt longue. On raconte aussi qu’il peut se tenir sur ses pattes arrières, et qu’il ferait alors plus de 3 mètre de haut! Il aurait d’énormes griffes qui lui serviraient à tuer ses proies, principalement des castors d’âge adulte.

saytoechin
Le saytoechin se nourrirait de castors et de petits animaux mi-aquatiques

Cet animal vivrait au Yukon, un territoire nordique canadien, plus précisément au nord-est de la ville de Carmacks. Il aurait été aperçu dans les alentours du lac Tatchun et du lac Frenchman.

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Territoire probable du saytoechin.
On peut y voir les lacs Frenchman et Tatchun, la Nation Little Salmon et la ville de Carmacks.
Carte par Google Maps

Les autochtones canadiens habitant cette portion du Yukon se transmettent les connaissances sur cet énorme animal de génération en génération, depuis fort longtemps. 

Ils racontent, entre autre, que le saytoechin a l’habitude de déchirer le dessus de la hutte des castors, tuerait ensuite les castors qui s’y trouvent à l’aide de ses griffes massives, pour finalement les manger. 

Parfois, il lui arriverait aussi de retourner sens dessus-dessous la hutte des castors afin d’avoir accès aux animaux qui s’y trouvent.

hutte de castor
Hutte de castor

Qu'est-ce qu'un cryptide?

Pour les premières nations du Yukon, le saytoechin est un véritable animal, en chair et en os. Il n’est pas une légende, ni une bête surnaturelle. Pourtant, son existence n’est pas reconnue par la science car les preuves ne sont pas suffisantes.

La cryptozoologie étudie de tels cas d’animaux mystérieux, en se basant sur des indices, des échantillons physiques et des témoignages. Ces animaux non-répertoriés sont appelés des cryptides.

Témoignage récent

Le territoire du Yukon compte environ 40 000 habitants seulement, pour une superficie de 482 443 km2, soit environ le trois quart du territoire de la France. Quant à la ville de Carmacks, elle compte environ 450 habitants. 

Il est donc possible qu’un animal d’une taille aussi colossale existe dans l’immensité sauvage du Nord canadien, et qu’il ne soit toujours pas reconnu par la science. Il pourrait très bien aussi n’être aperçu que sporadiquement. Aussi, les témoignages se font rares.

Vers la fin des années 1980, un témoignage particulièrement intéressant fut rapporté à la British Columbia Scientific Cryptozoology Club.

Violet Johnson était en train de pêcher sur le lac Tatchun en compagnie de sa mère et de son mari, lorsqu’un énorme animal au pelage brun est sorti de la forêt à grande vitesse, pour se diriger vers eux. Il était plus grand qu’un ours grizzly, et possédait une queue évidente et un visage plutôt plat. Les témoins ont aussi remarqué ses longues griffes aux pattes avant.

En panique, l’homme a tiré quelques coups de feu pour ralentir l’animal pendant que les deux femmes faisaient démarrer le moteur de leur embarcation. Les trois comparses ont réussi à quitter l’endroit à toute vitesse à bord de leur bateau.

lac tatchun
Le lac Tatchun - Photographie: Lindi

Une histoire Tutchone

La nation Little Salmon est une nation autochtone établie près de Carmacks. Dawn Charlie, un auteur qui a interrogé des habitants de cette nation, a écrit dans un article une histoire particulièrement intéressant que lui aurait rapporté un aîné concernant un animal de grande taille. 

L’histoire se déroule près du lac Frenchman, en plein hiver canadien. Une femme et ses deux petits frères voyageaient à pied pour se rendre à la pointe nord du lac afin de visiter des gens de la famille. Lorsqu’ils ont vu une silhouette marchant sur les eaux glacées du lac et évoluant dans leur direction, ils ont cru que c’était leur beau-frère. Ils se sont approchés, mais ont réalisé trop tard que ce n’était pas une personne, mais bien un animal de grande taille.

Se projetant vers eux, l’animal a tué et dévoré les deux garçons. Voyant l’horrible scène, leur soeur s’est rapidement cachée sous la neige, et y a attendu le départ de la bête. Lorsque les alentours furent sans danger, elle sortit de sa cachette et courut en direction de sa maison. En chemin, elle croisa son père et son autre frère qui chassaient le lièvre. Elle leur raconta ce qui était arrivé, et ils se ruèrent tous les trois vers la maison.

À cette époque, les Tutchones construisaient leur habitation en mousse et en écorce qu’ils empilaient sur des pôles enfoncés dans la terre.  

On coulait de l’eau le long des murs extérieurs afin que l’eau, en gelant, forme une couche de glace tout autour de l’habitation, ce qui aidait à garder la chaleur à l’intérieur. La famille habitait une telle maison. 

Se doutant que l’énorme animal allait venir vers eux, le frère s’installa sur le toit de la demeure, tandis que le père coupait un pieu et en aiguisait l’extrémité, se cachant ensuite dans des buissons.

habitation tutchone
Habitation Tutchone traditionnelle
Illustration par Gordon Miller

Le gros animal arriva par le chemin provenant du lac. Voyant le jeune homme sur le dessus de la maison, il tenta d’y grimper, mais il n’y parvenait pas, glissant encore et encore sur le versant recouvert de glace. Alors que la bête était déstabilisée par ses chutes, le père sortit des buissons et lui enfonça le pieu entre les pattes avant, l’achevant ainsi.

La famille ouvrit le corps de la bête afin d’y trouver les ossements des deux autres fils. Ils les firent brûler, respectant ainsi leur coutume. Leurs traditions voulaient que les corps soient soumis à une crémation, afin de libérer l’esprit pour qu’il puisse vivre à nouveau.

En lisant cette histoire, certains pourraient tout de suite croire qu’il s’agit d’un ours, mais il faut noter que les Tutchones ont un mot différent pour « ours » dans leur langue, et qu’ils font bien la distinction entre un ours et cet animal de grande taille lorsqu’ils s’y réfèrent.

Hypothèses populaires pour expliquer le saytoechin

Si le saytoechin n’est pas une nouvelle espèce animale, il pourrait s’agir d’une espèce déjà connue qui a été mal identifiée, ou alors d’une espèce que l’on croyait éteinte, et qui pourrait avoir réussi à survivre dans un secteur restreint du Yukon.

Voici une liste des hypothèses les plus retenues pour expliquer le saytoechin.

Le mégathère, paresseux géant

Certains cryptozoologues croient que la saytoechin serait en fait un paresseux géant (appelé aussi mégathérium ou mégathère), un animal de dimension grandiose ayant vécu dans l’Amérique du Nord et du Sud jusqu’à son extinction il y a environ 12 000 ans. Le paresseux géant fait partie de la mégafaune, ces mammifères de grande taille s’étant éteints lors de la dernière période glaciaire. 

Le paresseux géant n’est pas un cryptide. Des restes de l’animal ont été découverts, étudiés, et l’animal est officiellement reconnu par la science.

Cet animal avait une grande queue, un pelage abondant, et il était herbivore, se nourrissant surtout d’écorces et de diverses végétations.

Comme le saytoechin est sensé être carnivore, les chercheurs expliquent qu’il pourrait en fait être herbivore, ouvrant les huttes de castor afin d’y cueillir la végétation qui y pousse, et non pour dévorer ces bêtes.

 

Mégathère
Mégathère, ou paresseux géant

Le mégalonyx, un autre paresseux géant

Le mégalonyx, que l’on l’appelle aussi le paresseux terrestre de Jefferson, est un paresseux géant s’étant éteint lors de la dernière période glaciaire.

Mesurant 2,5 à 3 m de longueur et pesant jusqu’à 360 kg, le paresseux terrestre était un animal massif au squelette solide. La forme du crâne laisse supposer un museau émoussé ou plat qui abritait de puissantes mâchoires. Ses pattes étaient munies de griffes très imposantes. Les pattes arrière étaient celles d’un plantigrade. Une longue queue l’aidait à se tenir en posture debout ou semi-bipédique lorsqu’il se nourrissait de feuillage dans les arbres. Certains biologistes croient qu’il était omnivore.

Son habitat était vaste, et s’étendait jusqu’au Nord du Canada. Certains fossiles de mégalonyx ont été trouvés près de Carmacks, ce qui en fait le meilleur candidat de cette liste.

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Le mégalonyx, ou paresseux terrestre de Jefferson

L'arctodus, ou ours à face courte

Cet ours a habité l’Amérique du Nord jusqu’à son extinction, il y a environ 10 000 ans. Sa taille imposante (il pouvait mesurer jusqu’à 3,5 mètres lorsqu’il se tenait sur ses pattes arrières), en fait le plus grand ours ayant jamais existé, et aussi un des mammifères terrestres les plus grands d’Amérique du Nord.

Bien que plusieurs cryptozoologues croient que certains individus pourraient encore exister, il est peu probable que les témoins décrivant un saytoechin aient en fait aperçu un arctodus, à cause de la présence d’une queue chez le saytoechin.

arctodus
Arctodus - Illustration par Daniel Reed

Ours Grizzly

Certains croient que le saytoechin n’est rien d’autre qu’un ours grizzly de grande taille. Encore une fois, la queue clairement aperçue par les témoins du saytoechin en fait un candidat peu probable.

Castor géant

Des espèces de castors de grande dimension ont vécu au Canada et aux États-Unis jusqu’à la dernière glaciation, et font partie de la mégafaune nord-américaine. Ils se nourrissaient de végétaux et de petits animaux, et ils avaient un poids de 100 kilos et mesuraient 3 mètres. Leur taille pouvait donc se comparer à celle d’un ours. Leur longue queue rappelle celle du rat musqué.

Certains témoignages aux États-Unis laissent croire que le castor géant pourrait encore exister.

castor géant

Le saytoechin existerait-il ailleurs qu'au Yukon?

Des témoignages provenant de d’autres régions d’Amérique du Nord et du Sud parlent de cryptides ayant des caractéristiques semblables. Voyons ceux qui se comparent le mieux au saytoechin:

L'écureuil géant de la Nouvelle-Écosse

Dans la tradition orale de la Nation Mi’kmaq habitant la province canadienne de Nouvelle-Écosse, il est question d’écureuils géants qui étaient, à une époque, une vraie nuisance pour les Mi’kmaqs. En effet, cet énorme mammifère avait l’habitude de s’infiltrer dans les villages afin de dévorer l’écorce qui recouvraient les wigwams et les tipis, les habitations traditionnelles des Mi’kmaqs.

Bien qu’ils n’attaquaient pas les gens, ces écureuils de grande taille détruisaient les maisons, et étaient considérés comme nuisibles. Éventuellement, les écureuils géants ont disparu, au soulagement des habitants.

On croit que l’animal se serait éteint il y a environ 500 ans. Cet animal n’est pas attesté par la science, et c’est donc un cryptide.

Malgré la différence évidente entre l’alimentation du saytoechin et de l’écureuil géant de Nouvelle-Écosse, certains chercheurs croient qu’il peut s’agir de la même espèce, vu la ressemblance physique dans les descriptions données. Notons aussi que le mégathère est le candidat favori pour expliquer l’écureuil géant de Nouvelle-Écosse.

La bête de Boonville (Indiana, États-Unis)

En 1936, le pêcheur Ralph Duff a rapporté. qu’un grand animal velu avait attaqué son chien et l’avait mis en pièces. Son épouse avait crié lorsqu’elle avait aperçu la bête, ce qui l’avait fait fuir. Mme Duff l’a décrite comme « un monstre imposant, plus grand qu’un ours, qui ressemblait à un grand singe ».

Croyant que l’animal vivait dans une grotte située le long de la rivière, Ralph Duff a installé des pièges à ours afin de le capturer. Les résidents de Boonville, quant à eux, entendaient parfois des cris insolites en pleine nuit, qu’ils qualifiaient de « cris et de hurlements à glacer le sang ». On a aussi trouvé des empreintes de pas plus grandes que celles des humains.

Cette histoire aurait pu entrer dans les annales du sasquatch, mais un événement insolite est venu changer le cours des choses. En 1937, un homme a confié au journal local que la bête de Boonville était en fait un paresseux géant que lui et son oncle avaient capturé au Mexique. Après l’avoir ramené aux États-Unis, ils l’auraient perdu dans les environs d’Evansville, et ne l’auraient jamais revu.

Comme les espèces de paresseux géants se sont toutes éteintes il y a au moins 10 000 ans, on peut se demander quelle sorte de bête avaient ramené, au juste, ces deux hommes.

la bête de boonville
Extrait de:
Journal and Courier Lafayette, 16 août 1937

Le Gorp

Le Gorp est un cryptide ressemblant à un paresseux terrestre, et étant aperçu dans les alentours des Monts Ozarks et des Appalaches, aux États-Unis. Son nom vient du cri qu’il émet, qui ressemblerait au son « gorp ». Plus imposant qu’un ours, les témoins rapportent qu’il a une fourrure dense, une queue distincte et de longues griffes aux pattes avant.

Certaines bêtes mystérieuses habitant des régions marécageuses des États-Unis, sont parfois identifiés par les témoins comme étant un gorp. Ainsi, en 2011, un témoin raconte qu’il a aperçu un gorp dans un marécage de Georgie: « L’animal était énorme, velu, et il se déplaçait sur quatre pattes, mais je l’ai vu une fois se lever sur ses deux pattes arrières. Ça me rappelait un ours noir, mais bien plus imposant, et d’une couleur plus claire. Je me tenais à environ 200 verges de l’animal, et j’ai pu bien l’observer. Je suis sûr que ce n’était pas un ours. J’ai vu des ours noirs dans les marais d’Okefenokee, et ça ne leur ressemblait pas du tout. » 

Le Mapinguari

Ce cryptide est aperçu dans la jungle amazonienne du Brésil, ainsi qu’au Paraguay. Pouvant autant se déplacer sur deux pattes que sur quatre, on dit que l’animal est fortement velu et qu’il émet une odeur nauséabonde. Certains prétendent qu’il a une bouche au milieu du ventre.

Bien que les cryptozoologues Bernard Heuvelmans et Ivan T. Sanderson classaient le Mapinguari parmi les primates, en faisant un probable parent du sasquatch, des cryptozoologues plus modernes pensent qu’il pourrait plutôt s’agir d’une sorte de paresseux terrestre.

Références

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