Introduction
Des passants qui déambulaient dans une rue de Londres aperçoivent des flammes bleues dans une maison abandonnée. Ils appellent aussitôt les pompiers qui se rendent sur les lieux en cinq minutes. La découverte qui sera faite dans cette maison sera des plus surprenantes: le seul objet à brûler dans la pièce est un homme, Robert Bailey, un itinérant alcoolique. Il s’agit d’un phénomène rare et mystérieux: une combustion humaine spontanée.
Le pompier Jack Stacey raconte: « Il y avait une fente d’environ 10 cm au milieu de l’abdomen. Des flammes en sortaient avec la force d’un chalumeau. C’était des flammes bleues. » Voulant éteindre l’incendie à la source, le pompier plaque la lance d’incendie directement sur le ventre de la victime. Il finira par éteindre le feu, mais l’itinérant ne survivra pas.
Dans l’enquête qui a suivi, aucune source extérieure de feu n’a pu être trouvée. Le gas et l’électricité de la maison abandonnée avaient été coupés, et aucune alumette ne fut trouvée sur les lieux. Les seuls vêtements de Bailey qui étaient endommagés étaient ceux qui recouvraient son abdomen. Il n’y a pas eu d’autres dommages causés à la maison, à part un trou dans le plancher situé directement sous le ventre de la victime. C’était la seule partie du plancher qui avait brûlé.
Table des matières
- À quel phénomène réfère le terme "Combustion humaine spontanée"?
- Cas de combustions spontanées dans des pièces fermées
- Cas de combustions spontanées devant témoins
- Cas de combustions spontanées dans des automobiles
- Cas de survivants de combustion humaine spontanée
- Cas anciens: datant d'avant 1900
- Survol des différentes hypothèses
- Conclusion
- Références
À quel phénomène réfère le terme "Combustion humaine spontanée"?
Les combustions humaines spontanées (que l’on appelle aussi « autocombustions ») sont des cas de personnes prenant feu spontanément, sans source externe de feu apparente.
Dans la plupart des cas, les personnes sont retrouvées décédées, et une partie du corps (habituellement le tronc) est totalement incinérée, alors qu’une autre partie (comme un pied) n’a même pas brûlé… Ce seraient donc des feux d’une intensité impressionnante, mais très localisés, puisque l’environnement immédiat des victimes reste intact.
Dans les fours crématoires, les corps sont brûlés à 900 degrés Celsius… et ce n’est pas suffisant pour rendre les os blanchis comme le sont les os dans certains cas de combustion humaine spontanée. Il existe même des cas d’autocombustion où les os ont été entièrement réduits en cendres, ce qui exige une chaleur d’au moins 2500 degrés! La logique voudrait qu’une telle chaleur provoque automatiquement la combustion de tout l’environnement de la victime, soit sa maison ou sa voiture, mais pourtant, mystérieusement, il n’en est rien.
Plusieurs indices laissent croire aussi que l’incendie est très rapide, ne durant que quelques minutes voire quelques secondes.
Mais quel phénomène peut provoquer un tel incendie, à la fois soudain, bref et d’une remarquable intensité? Il n’existe pas d’explication scientifiquement prouvée pour résoudre l’énigme des combustions humaines spontanées, mais il existe plusieurs hypothèses, qui seront abordées à la fin de l’article.
Cas de combustions spontanées dans des pièces fermées
Ce qui caractérise cette catégorie, ce sont les endroits clos dans lesquels se situent les drames, et l’isolement des victimes.
Dans la plupart des cas, on remarque que la chaleur intense et le feu ne s’étendent pas à toute la pièce: les objets les plus proches du tronc de la victime sont brûlés ou fondus, comme les lattes d’un plancher de bois qui ont seulement brûlées sous le cadavre, mais dès que les objets se retrouvent à une certaine distance du tronc, ils sont intacts: des objets en plastiques, comme les interrupteurs de la pièce, ne fondent pas, ou des boîtes d’alumettes sont retrouvées intactes dans la pièce. Il n’est pas rare, d’ailleurs, que les jambes ou les pieds de la victime soient épargnés eux aussi. Il s’agirait donc d’un feu extrêmement intense, capable d’incinérer un corps jusqu’aux os, mais qui n’atteint pas l’environnement au delà d’une aire assez restreinte. Ce qui nous laisse croire que l’incendie est d’une rapidité mystérieuse.
Autre détail lugubre: la pièce, et tout ce qu’elle contient, sont recouverts de cendre et d’un dépôt gras provenant de la combustion du corps.
Le fait que ces cas se situent tous dans des locaux fermés n’est pas un détail anodin: en effet, il est possible que lorsque la quantité d’oxygène contenue dans la pièce ait brûlé, le feu se soit éteint de lui-même, ce qui expliquerait pourquoi l’incendie ne s’est pas étendu à toute la pièce.
Dans certains cas, une source externe de feu, comme une cigarette, peut avoir été à l’origine de l’incendie. L’âge avancé, l’infirmité ou la consommation d’alcool des victimes nous laisse croire aussi que leur réaction ait pu être trop lente pour éteindre promptement le feu. Toutefois, dans bien des cas, l’origine du feu reste mystérieuse.
Ginette Kazmierczak
1977, Uruffe, France.
L’appartement était fermé à clé de l’intérieur, et Madame Kazmierczak était seule. Son corps fut retrouvé carbonisé sur le plancher, contre la porte d’entrée. La tête, le tronc et l’abdomen de la victime étaient réduits en cendre, alors que les jambes, le bassin et le bras droit étaient intacts.
De plus, seules les lattes de plancher sous le corps de la victime avaient brûlé. Le reste de l’appartement était intact, à part une couche de suie qui recouvrait tout. L’électricité fonctionnait correctement, le poêle à mazout et le chauffe-eau étaient éteints.
« Le parquet de Nancy ouvre une enquête et charge le capitaine Laurain d’une expertise. Ce dernier reprend toutes les hypothèses : explosion d’une bombe aérosol ou d’un gaz (mais l’embrasement du mobilier aurait alors été total), crime (mais la porte était fermée de l’intérieur), foudre (la météo invalidera cette possibilité). L’expert doit admettre qu’il s’agit bien là d’une combustion humaine spontanée. En conséquence, le 18 Janvier 1978, le parquet de Nancy prononcera une ordonnance de non-lieu dans cette affaire. » (réf. 26)
Henry Thomas
1980, Ebbw Vale, pays de Galles, Grande-Bretagne.
Henry Thomas avait 73 ans et il était non-fumeur. Lorsqu’il fut découvert par le policier britannique John Heymer, il ne restait plus de lui que des cendres, ses deux pieds intacts, et son crâne.
Les seuls objet de la pièce qui aient été atteints par les flammes était le fauteil à armature en bois sur lequel Henry Thomas était assis au moment du drame, ainsi que la surface du tapis. Tout le reste de la pièce était recouvert d’une pellicule de graisse provenant du corps.
Dr John Irving Bentley
1966, Pennsylvanie, États-Unis.
Le Dr Bentley, âgé de 92 ans, fut retrouvé carbonisé dans sa salle de bain. Une partie du plancher avait complètement brûlé et les cendres du Dr Bentley furent trouvées à l’étage en dessous. Toutefois, près de ce trou se trouvaient les restes de sa marchette d’infirme, et son pied droit chaussé d’une pantoufle.
Il fut remarqué que les extrémités en caoutchouc de la marchette étaient intacts. La pipe du docteur était posée dans la pièce voisine, la chambre à coucher. Il n’y avait pas d’autres traces d’incendie dans la maison, à part quelques traces de brûlures sur le tapis de la chambre à coucher.
Joe Nickel, dans son livre Secrets of the Supernatural 9, a émit l’hypothèse suivante: il croit que le Dr Bentley a pu mettre feu accidentellement à ses vêtements avec sa pipe, poser la pipe, marcher jusqu’à la salle de bain à l’aide de sa marchette, tenter d’éteindre le feu (les restes d’un pichet d’eau ont été retrouvés dans la salle de bain), et décéder avant d’avoir réussi à éteindre les flammes.
Helen Conway
8 novembre 1964, Pennsylvanie, États-Unis.
Âgée de 51 ans, cette femme a été retrouvée en cendres dans sa chambre à coucher seulement quelques minutes après que sa petite-fille lui ait apporté des alumettes. Mme Conway était fumeuse, et bien que l’incendie ait pu être déclenché par une cigarette ou une alumette, il est fort peu probable qu’un tel feu ait fait des ravages aussi intenses en si peu de temps.
Mary Reeser
2 Juillet 1951, Saint-Petersburg, Floride, États-Unis.
Une voisine, qui a reçu un télégramme pour Mme Reeser, s’inquiète de ne pas avoir de réponse lorsqu’elle frappe à la porte, et est mystifiée de découvrir que la poignée de porte est très chaude au toucher. Elle prévient deux hommes de main qui travaillent à l’extérieur du bâtiment et ils réussissent tous les trois à forcer la porte de l’appartement. Ils y découvrent les restes de la veuve de 67 ans, qui était seule dans son appartement au moment de l’autocombustion.
Bien que la pièce montre quelques signes de réaction à une intense chaleur (interrupteurs en plastique fondus, deux chandelles qui se sont plus que des flaques de cire), seul un angle de la pièce affichait des signes d’incendie: dans un cercle noir carbonisé d’environ 1m20, le corps de Mme Reeser et la chaise sur laquelle elle était assise étaient brûlés jusqu’à la cendre. Tout ce qui restait de la victime était un pied chaussé d’une pantoufle, une partie de sa colonne vertébrale sur laquelle son foie avait fusionné, et son crâne réduit à la grosseur d’une balle de tennis. Une matière graisseuse recouvrait les murs.
Le docteur Wilton Krogman, un spécialiste des cas de mort par le feu, a commenté cette affaire: « C’est la chose la plus stupéfiante que j’ai jamais vue. Je ne peux pas imaginer une crémation aussi complète sans plus de dommages à l’appartement lui-même. Je n’ai jamais vu non plus de crâne humain ainsi réduit par une chaleur intense. »
Après une enquête approfondie, à laquelle ont participé des pathologistes, des experts en pyromanie et le FBI, la police a conclut que l’incendie avait été déclenché par une cigarette que la victime aurait laissé tomber sur sa robe de nuit en rayone, même s’il avait été démontré que cette hypothèse n’était pas possible
Galerie de photos
Attention: cette gallerie contient des images post-mortem et ne convient pas aux enfants, ni aux personnes sensibles.
Cas de combustions spontanées devant témoins
Les témoignages recueillis lors de ce genre de cas nous laissent interrogatifs, car ils illustrent à quel point les incidents d’autocombustion sont spontanés et expéditifs.
Jenna Winchester
Octobre 1980, Floride, États-Unis.
Jenna était assise dans une voiture aux côtés de son amie Lerslie Scott lorsqu’elle prit feu de façon inexpliquée. Des flammes jaunes jaillissaient de son corps alors qu’elle hurlait « Sors-moi d’ici! ». Son amie a tenté d’éteindre les flammes et a perdu le contrôle du véhicule qui a frappé ensuite un poteau de téléphone.
Jenna Winchester a survécu à l’expérience. Vingt pour cent de son corps reste couvert de brûlures. Elle a déclaré à la presse qu’elle se souvenait seulement qu’elles roulaient tranquillement en voiture, puis, elle ne se rappelle de rien avant de s’être retrouvée à l’hôpital. « J’ai cru d’abord que l’on pourrait trouver une explication logique a cette affaire, a-t-elle dit. Mais je ne pouvais pas en trouver. Je ne fumais pas, la fenêtre était fermée, donc personne n’a pu jeter quelque chose sur moi de l’extérieur. Le véhicule n’a pas brûlé. J’ai finalement pensé à la combustion humaine spontantée puisque je ne pouvais trouver d’autre explication. »
Jean Lucille "Jeannie" Saffin
Septembre 1982, Edmonton, Angleterre.
Jeannie, une femme de 62 ans atteinte d’un retard mental, a pris feu subitement alors qu’elle était assise dans un fauteuil en bois dans sa cuisine. Son père, assis près d’elle, a vu un éclair de lumière, et en tournant la tête vers Jeannie pour lui demander si elle l’avait vu aussi, il aperçoit sa fille en feu, les flammes enveloppant son visage et ses mains.
Jeannie restait là, sans bouger. Son père la traîna rapidement jusqu’à l’évier, sans se soucier de ses propres bras qui prenaient feu, et pendant qu’il l’arrosait d’eau, il appela son gendre, Donald Carroll, à la rescousse. Plus tard, ils diront de Jeannie que « le feu sortait de sa bouche comme un dragon, avec un bruit de rugissement. » Donald appela les secours, et Jeannie fut transportée à l’hôpital. Elle était sévèrement brûlée: son visage était horriblement défiguré, et elle avait de nombreuses brûlures sur le haut de son corps, et sur le côté de ses mains. Elle décéda huit jours plus tard.
La cuisine où l’incident s’est déroulé n’a pas subi de dommages. Le rapport du coroner spécifie que les murs et la chaise de Jeannie n’étaient pas endommagés, ni par les flammes, ni par la fumée. Il dit aussi qu’aucune cause pour les flammes n’a été trouvée. La source d’ignition la plus proche était le poêle au gas, qui se trouvait à au moins 5 pieds de Jeannie.
Le rapport conclut à une combustion humaine spontanée.
La servante
1904, Angleterre.
Un fermier aurait sauvé la vie de sa servante qui était victime d’une combustion provenant de l’intérieur de son corps. « Notre servante balayait la cuisine, a-t-il raconté au journal local. Un petit feu brûlait dans la cheminée, mais elle était à l’autre bout de la pièce et ne s’était pas du tout approchée du foyer. Je suis arrivé dans la cuisine à l’improviste. Le dos de sa robe était en feu. Pourtant, elle continuait à balayer. Elle ne se retourna que quand je me mis à crier… » La jeune femme était en train de brûler sans en être consciente.
Jack Larber
31 janvier 1959, San Francisco, Californie, États-Unis.
Jack Larber, un patient de la Maison Laguna Honda à San Francisco, a pris feu dans son lit alors que la préposée venait de le faire manger et avait quitté la pièce. On a réussi à éteindre le feu avec des couvertures, mais M. Larber est décédé le lendemain de ses brûlures. La cause de l’incendie ne fut jamais trouvée.
Phyllis Newcombe

27 Août 1938, Shire Hall de Chelmsford, Angleterre.
Phyllis Maud Newcombe, 22 ans, participait ce soir-là à une soirée de danse avec son fiancé, Henry McAusland. Ils empruntaient tous deux l’escalier afin de quitter la salle de fête lorsque la robe de tulle et de satin de Phyllis a pris feu. En panique, la jeune femme est retournée sur le plancher de danse en criant et elle s’est rapidement évanouie, le feu l’enveloppant alors complètement. Des invités, alertés par ses cris, se sont jetés sur elle afin d’éteindre l’incendie en enveloppant la victime de leurs vestons.
Phyllis Newcombe a été transportée à l’Hôpital de Chelmsford, où elle est décédée quelques jours plus tard, soit le 15 septembre, d’une pneumonie attrapée suite à ses brûlures. Le médecin-pathologiste, le Dr. F. E. Camps, a déclaré qu’il y avait des brûlures extrêmes sur la partie supérieure de son corps, soit la poitrine, les épaules et les bras.
Lors de l’enquête menée par le coroner L.F. Beccles, le père de la victime, M. George Newcombe, a fournit un morceau de tissu provenant de la robe de sa fille. Afin de tester l’inflammibilité de la tulle, le coroner a tenu une flamme sous une partie du tissu, et celui-ci a pris feu rapidement. Ensuite, le père de la victime a tenté d’enflammer la tulle avec une cigarette allumée, mais le tissu n’aurait pas pris feu, rendant peu probable l’hypothèse voulant que la robe de sa fille ait été atteinte par la cigarette d’un invité. De plus, le coroner, qui a visité les lieux du drame, affirme qu’il ne voit pas comment un mégot de cigarette aurait pu être jeté du balcon pour tomber ensuite dans l’escalier, sur la robe de la victime. Son verdict est celui d’une mort accidentelle, mentionnant que la robe de Mlle Newcombe avait pris feu d’une manière inexpliquée. Il a affirmé que « de toute ma pratique, je n’ai jamais vu de cas aussi mystérieux que celui-ci. »
Note sur les canulars:
Je tiens à préciser qu’il existe différentes versions de cette histoire de combustion lors de soirée de danse, et après recherches dans des journaux de l’époque, je crois sincèrement que la version véridique est celle que j’ai écrite plus haut.
Il est malheureux que certains auteurs en paranormal préfèrent extrapoler et inventer, plutôt que de rapporter les faits. Les cas des autocombustions de Maybelle Andrews, d’une secrétaire anglaise anonyme, ainsi que d’autres versions de l’histoire de Phyllis Newcombe ne semblent pas être authentiques.
Cas de combustions spontanées dans des automobiles
Cette catégorie est intéressante car dans la plupart de ces cas, le réservoir d’essence du véhicule est intact, ce qui nous fait penser à une combustion très intense mais très courte, ou localisée. Outre l’histoire de Jenna Winchester mentionné plus haut, voici d’autres cas intéressants:
Olga Worth Stephens
Octobre 1964, Dallas, Texas, États-Unis.
Assise sur le siège arrière d’une voiture sur la East Grand Avenue, cette dame de 75 ans attendait le retour de sa belle-soeur et de son neveu qui étaient allés dans une boutique, lorsqu’elle a pris feu. Plusieurs personnes ont remarqué Mme Stephens en flammes dans la voiture, et se sont précipités pour l’aider. Malgré tout, la victime est décédée huit jours plus tard à l’hôpital.
Les pompiers appelés sur les lieux ont témoigné que la voiture n’avait pas brûlé, et qu’aucun matériel combustible responsable du drame n’a pu été trouvé dans le véhicule. Aucun des passant n’a remarqué comment l’incendie a commencé. Les enquêteurs n’ont pas pu trouver d’explication.
Billy Peterson
13 Décembre 1959.
M. Peterson est retrouvé brûlé dans sa voiture alors qu’en toute apparence, il avait tenté de se suicider en reliant le tuyau d’échappement avec l’intérieur de la voiture. L’homme de vingt-sept ans avait des brûlures au troisième degré sur les jambes et les bras, mais les vêtements et le siège n’étaient pas brûlés.
La cause officielle de sa mort est l’intoxication au monoxyde de carbone. Les brûlures furent ignorées dans les conclusions du rapport officiel.
Léon Eveillé
17 Juin 1971, Arcis-sur-Aube, France.
Les restes de Léon Eveillé furent retrouvées dans sa voiture, une Simca 1000, dans un petit chemin traversant un bois qu’il avait l’habitude d’emprunter. Il était allongé « les bras en croix sur le siège », qui était en position couchette. La victime portait sa ceinture de sécurité. Étrangement, les vitres de sa voiture avaient complètement fondu, ce qui laisse supposer une température de combustion vraiment élevée! Le sol était carbonisé dans un rayon de 15 mètres autour de la carcasse du véhicule.
Ce cas est parfois évoqué dans des dossiers « OVNI » car des témoins ont rapporté avoir vu une sorte d’engin qui frôlait le sol.
Agnes Phillips
24 août 1998, Sydney, Australie.
Jackie Park a laissé sa mère, Agnes Phillips, seule dans sa voiture quelques instants. Le véhicule était garé, le moteur était éteint et la vieille dame, qui souffrait d’Alzheimer, dormait. Quelques minutes plus tard, de la fumée fut aperçue dans la voiture, suivie d’une explosion de flammes. Un passant a réussi à sortir la vieille dame du véhicule.
Mme Phillips était toujours en vie, et souffrait de brûlures sévères sur la poitrine, l’abdomen, le dos, les bras et les jambes. Elle fut transportée à l’hôpital où elle est décédée la semaine suivante. La cause de l’incendie reste indéterminée: aucune trace d’accélérant n’a été trouvée dans la voiture, le moteur ne roulait pas, la victime était non-fumeuse et la température à Sydney, ce jour-là, n’est pas montée à plus de 16°C.
Cas de survivants de combustion humaine spontanée
Outre quelques cas mentionnés précédemment, notons ce cas intéressant où la victime a survécu à ses brûlures:
Jack Angel
12 novembre 1974, Savannah, États-Unis.
Ce soir-là, M. Angel se met au lit et s’endort comme d’habitude, pour se réveiller seulement quatre jours plus tard. Au réveil, il remarque qu’il porte des marques de brûlures sur plusieurs régions du corps: « Il y avait eu comme une explosion dans ma poitrine qui avait fait un trou, j’étais brûlé… à la cheville et dans le dos par taches. » De plus, sa main droite est noire et cloquée du poignet jusqu’au bout des doigts. Les draps et les vêtements de M. Angel ne révèlent aucune trace de feu.

Comme il ne ressent aucune douleur, il prend sa douche et s’habille comme à son habitude. C’est en quittant sa caravane qu’il s’évanouira, dans le parking, où on lui prêtera secours. À l’hôpital, les médecins constatent que la brûlure à sa main est plus sévère qu’il n’y paraît et que les dommages sont étendus jusqu’à l’intérieur de l’avant-bras. Comme l’infection s’est installée, M. Angel sera amputé de l’avant-bras.
Une canadienne
Le 19 juillet 1980, une jeune femme de Toronto au Canada se réveille avec d’importantes brûlures sur ses cuisses et son abdomen. La victime survit, mais elle subit plusieurs greffes de peau. L’origine du feu reste inconnue: en effet, ses vêtements et ses draps ne portent aucune trace de brûlure, comme si le feu s’était consummé uniquement à l’intérieur du corps de la pauvre femme.
Cas anciens: datant d'avant 1900
Il existe de nombreux événements, remontant à très loin dans l’histoire, qui peuvent se rapprocher des cas contemporains d’autocombustions humaines. Toutefois, le manque de documents officiels ne permet pas de pousser ces enquêtes à fond, et de faire le départage entre la légende et la réalité.
Nous nous contenterons donc d’énumérer ici les cas les plus intéressants.
Nicole Millet
1725, Reims, France.
Nicole Millet, la femme du propriétaire de l’Auberge du Lion d’Or, a été retrouvée morte et incinérée alors que la chaise sur laquelle elle était assise était intacte. Son mari a été accusé de meurtre, mais durant le procès, un chirurgien nommé Nicholas Lecat est venu affirmer en cours que cet événement était un cas typique de Combustion Humaine Spontanée. Le verdict final fut: « morte par intervention divine », et on croyait que Dieu la punissait ainsi pour son alcoolisme.
Comtesse Cornelia di Bandi
Avril 1731, Vérone, Italie.
Lorsqu’une domestique a retrouvé les restes de la Comtesse de 62 ans sur le plancher de sa chambre à coucher, on ne voyait plus de la Comtesse di Bandi que ses deux jambes intactes toujours gainées de soie fine, une partie de son crâne et des cendres. Puisque le lit était intact et que le morceau de crâne était placé entre les deux jambes, il fut supposé que l’inflammation s’est produit alors que la Comtesse venait de se lever de son lit, et que la combustion fut si rapide que le crâne est tombé par terre, traversant l’espace vide qui était occupé par son corps quelques secondes plus tôt. Le magistrat chargé du rapport officiel conclut qu’« un feu mystérieux semble s’être allumé spontanément dans la poitrine de la Comtesse ».
James Hamilton
5 janvier 1835, Nashville, États-Unis.
Un professeur de l’Université de Nashville, James Hamilton, rentrait de promenade lorsqu’il eu une sensation de brûlure sur une de ses jambes. Une flamme de un ou deux centimètres de large sortait de son pantalon. Il l’éteignit à l’aide de ses mains.
La peau était brûlée sur une longueur de 7,5 cm. Son caleçon long était endommagé à cet endroit, mais le pantalon du professeur était à peine marqué.
Mme Rooney
25 décembre 1885, Illinois, États-Unis.
La veille de Noël 1885, M. Patrick Rooney, son épouse et John Larson, son homme de main, fêtent le réveillon ensemble et arrosent la soirée par beaucoup d’alcool. Au réveil, Larson retrouve son patron mort et effondré dans son fauteuil, tandisque les cendres de Mme Rooney se trouvent à l’étage en-dessous, ayant passées à travers un trou dans le plancher de bois, de toute évidence formé lors de l’autocombustion de la femme. En effet, il ne restait d’elle qu’un pied, un morceau de crâne, quelques vertèbres et des cendres. Il n’y avait pas d’autres dommages à la pièce ou à la maison faits par l’incendie.
Les enquêteurs de police en sont venus à la conclusion que Mme Rooney était morte de Combustion Humaine Spontanée, et que son mari, quant à lui, était décédé d’asphyxie causée par la fumée de la combustion de son épouse.
Survol des différentes hypothèses
Mais quelle peut bien être l’explication logique à de tels événements?
Bien que la science n’ait pas encore officiellement trouvé la réponse (au moment d’écrire ces lignes!), la théorie qui rallie et rassure le plus grand nombre de personnes est celle de l’effet de mèche, même si elle comporte des failles importantes.
La théorie de l'effet de mèche
Élaborée par le Docteur D.J. Gee, cette théorie propose que tous les cas de combustion spontanée soient déclenchés par une source externe d’ignition (cigarette tombée, étincelle provenant du foyer, …), et que le corps humain se consumerait ensuite par lui-même, le gras à l’intérieur du corps servant de combustible, un peu comme une chandelle. John de Haan, de l’institut criminalistique de Californie, a tenté de prouver cette hypothèse en faisant brûler le corps d’un porc mort sous une couverture recouverte d’accélérant. Le porc a en effet brûlé jusqu’à être en état d’incinération, mais la combustion a nécessité cinq heures.
Bien que les sceptiques purs et durs aient tendance à sauter sur cette théorie pour expliquer les cas de combustion spontanée, elle ne peut expliquer qu’un petit nombre de cas: en effet, la théorie de l’effet de mèche suggère que les corps aient brûlé pendant des heures avant de se retrouver dans un état de crémation. Toutefois, quand on observe les faits des autocombustions rapides de Jenna Winchester et d’Agnes Phillips, il est clair que ces combustions se sont produites en quelques minutes, voire quelques secondes, et la théorie de l’effet de mèche ne tient plus la route pour les expliquer.
Cette théorie n’explique pas non plus pourquoi le feu ne s’étend pas à l’environnement de la victime. (Si on suppose que toutes les autocombustions sont rapides comme dans les cas cités plus haut, ce fait s’explique mieux, l’environnement n’ayant tout simplement pas le temps de prendre feu.) Enfin, cette théorie n’explique pas les cas qui se sont produit dans un environnement dépourvu de source d’ignition.
L'hypothèse de l'alcool
Le médecin légiste américain Dr Dixon Mann pense que les victimes pourraient avoir pris beaucoup d’alcool, et qu’une simple flamèche aurait ensuite été suffisante pour déclencher la combustion. Toutefois, il semble que le niveau d’alcool nécessaire pour que le corps humain devienne à ce point inflammable soit trop élevé: les victimes auraient été mortes d’intoxication à l’alcool avant de pouvoir prendre feu.
Le lien entre alcool et autocombustions n’est pas à rejeter trop rapidement, car un état d’ivresse pourrait expliquer la difficulté, ou carrément l’incapacité, qu’auraient eue les victimes à éteindre un début d’incendie.
Il est intéressant aussi de noter que dans son roman « Bleak House » paru au 19ème siècle, Charles Dickens fait mourir un de ses personnages, un alcoholique nommé Krook, par autocombustion. L’alcool semblait être l’hypothèse de prédilection retenue à cette époque.
L'hypothèse des bactéries
Les fermiers connaissent bien l’existence des combustions de foin spontanées: des bactéries, s’y reproduisant en grand nombre, dégagent une telle chaleur qu’elles mettent le feu au foin dans lequel elles se trouvent.
Une théorie veut que le feu puisse spontanément se déclencher dans le corps humain de la même manière qu’il le fait dans le foin. Cette théorie, valable pour le foin, ne tient pas la route lorsqu’il s’agit du corps humain: nous ne sommes pas aussi inflammables que du foin séché. De plus, la victime serait décédée de l’invasion bactérienne avant que celles-ci ne soient assez nombreuses pour déclencher l’incendie.

Et si c'était l'électricité statique?
Le Professeur Robin Beach, de l’Institut Polytechnique de Brooklyn, a tenté de démontrer dans ses recherches, que certaines personnes pourraient emmagasiner une forte charge d’électricité statique, au point où elles pouvaient accidentellement mettre le feu à un objet inflammable. Les auteurs du recueil Histoires et récits insolites se basent sur les recherches du Professeur Beach pour affirmer que l’électricité statique emmagasinée dans le corps humain serait à l’origine des autocombustions. Toutefois, le Professeur Beach lui-même n’a jamais établi un lien entre sa théorie et les cas de combustion humaine spontanée. Au contraire, il précise qu’il n’existe pas de forme de décharges électrostatiques pouvant provoquer la combustion d’un être humain.
Réaction chimique cellulaire
Le policier britannique John Heymer a élaboré une théorie après avoir étudié un cas d’autocombustion. Le site internet Le Polyscope le décrit ainsi: « Selon lui, le phénomène serait lié à une réaction chimique entre l’hydrogène et l’oxygène au niveau des cellules. La puissance d’ignition d’un tel mélange est illustrée par les fusées des navettes spatiales qui utilise ces deux éléments pour leur propulsion. Au sein de chaque cellule, se trouvent les mitochondries qui fournissent l’énergie au corps par petites réactions chimiques. Si une de ces mitochondries était défaillante, elle pourrait libérer trop d’énergie et ainsi provoquer une explosion du mélange hydrogène-oxygène. Les mitochondries voisines seraient affectées et elles exploseraient à leur tour et ainsi de suite. La cellule finirait par exploser, provoquant une réaction en chaîne au niveau de ses voisines. Un nombre considérable de cellules pourraient être détruites, provoquant la réduction en cendres des muscles, des organes internes et de la chair. »
Les théories faisant intervenir des gaz
Plusieurs hypothèses tentent d’expliquer les autocombustions en faisant intervenir la présence d’un ou de plusieurs gaz dans le corps humain: une théorie populaire suggère que le méthane, un gaz fortement inflammable, s’accumulerait dans les intestins humains et serait ensuite allumé par des enzymes. Selon Jenny Randles, auteure du livre Strange and Unexplained Mysteries of the 20th Century , une mauvaise diète alimentaire pourrait aggraver les chances de combinaison chimique explosive. Selon Maryse Locque, ce sont les pores de peau bouchés qui seraient responsables de l’accumulation de gaz dans le corps. Leur ignition serait provoquée par des pulsations cardiaques ou des frictions de particules. Selon Yvan Sanderson et Vincent Gaddis, une trop grande accumulation de phosphagène rend le corps humain très inflammable. Selon eux, cette condition se retrouverait plus fréquemment chez les personnes sédentaires.
Les hypothèses liées au Géomagnétisme terrestre
Une théorie parle d’un phénomène de fluctuations géomagnétiques terrestres qui provoquerait ces autocombustions. Elles pourraient être liées à la variation de l’activité solaire. Dans le même ordre d’idée, Larry Arnold, un auteur britannique, affirme qu’il existe des lignes de forces terrestres le long desquels les feux spontanés pourraient se déclencher.
Des champs électriques humains?
Une théorie suggère que ce sont plutôt les champs électriques se trouvant à l’intérieur du corps humain qui se court-circuiteraient pour provoquer les autocombustions.
L'hypothèse de la foudre
Une théorie suggère que le phénomène de « boule de feu », observé dans certaines cas de foudre, se produirait dans ou autour des victimes.
Certains physiciens avancent l’idée que ces boules de feu produiraient des ondes radio semblables aux micro-ondes, ce qui pourrait brûler les victimes tout en laissant leurs vêtements et leur environnement intacts.

Canulars
Ce qui est intéressant dans l’étude des histoires d’autocombustion, c’est le fait que des enquêtes policières et des rapports de coroners existent officiellement, et nous permettent d’étudier ce mystère plus en profondeur. Il y a donc de nombreux cas, comme le décès de Mary Reeser par exemple, dont la véracité ne fait pas de doutes. Toutefois, je crois personnellement que plusieurs cas d’autocombustion cités dans les ouvrages sur le sujet ne sont pas véridiques. Ils sont soit le fruit d’une déformation des faits (comme le cas Maybelle Andrews, qui n’est qu’une déformation du cas Phyllis Newcombe), ou une invention pure et simple (comme certains cas dans Fire From Heaven de Michael Harrison, dont il n’est pas possible de retrouver des traces officielles.)
Intervention de la parapsychologie
Certains auteurs associent les autocombustions à des phénomènes parapsychologiques, comme la télékynésie, le magnétisme humain, la télépathie et les fortes charges émotionnelles. D’autres évoquent l’hypothèse du « suicide psychique ».
La théorie criminelle
Certains prétendent que ces décès sont causés par une main criminelle qui a tenté camoufler son crime par un incendie.
L'hypothèse des poltergeists
D’autres croient que des esprits frappeurs seraient à l’origine des autocombustions.
La théorie des extra-terrestres
Des êtres venus d’un autre monde, ou d’une autre planète, sont quelquefois évoqués comme origine probable de ces phénomènes.
Théories religieuses
Finalement, plusieurs croient qu’il s’agit d’une intervention divine (certains passages de la Bible feraient référence à Dieu qui brûlerait les humains par colère), ou encore d’une intervention démoniaque. Les messes noires et la sorcellerie sont parfois évoquées.
Conclusion
Malgré toutes les hypothèses avancées, les combustions humaines spontanées restent un mystère difficile à expliquer pour la science. Les rares victimes qui y ont survécu sont elles-mêmes incapables de fournir une explication aux sinistres événements.
Références
- Brûlés vifs par combustion spontanée, « Facteur X », numéro 5, Éditions ALP/Marshall Cavendish.
- Wilson, Colin and Damon.- The Encyclopedia of Unsolved Mysteries.- Contemporary Books Inc., 1988
- Harrison, Michael.- Fire from Heaven.- Skoob Books Publishing Ltd, 1990
- Bergier, Jacques.- Le livre de l’inexplicable.- Éditions France loisirs, 1975
- Berlitz, Charles.- Charles Berlitz’s World of the Incredible but True.- Ballantine Books, 1991
- Spontaneous Human Combustion, Anomalies
- Combustions spontanées, Les Portes de l’Inconnu
- Histoires et récits insolites, Sélection du Reader’s Digest, 1979
- Nickel, Joe.- Secrets of the Supernatural (with John F. Fischer).- Prometheus Books, 1988
- Spontaneous Human Combustion Cases, Alternative Science Web Site
- Randles, Jenny.- Strange and Unexplained Mysteries of the 20th Century.- Sterling Publishing Co., 1994
- Auto-combustion, Paranormal
- La combustion spontanée, Le Polyscope
- La combustion spontanée, Terra Nova
- Gaston, Patrice.- Disparitions mystérieuses.- Éditions Robert Laffont, 1973
- How Spontaneous Human Combustion Works, How Stuff Works
- Spontaneous Human Combustion, BBC
- The documents in the case of Phyllis Newcombe, Stichting Skepsis
- Schurmacher, Emile C.- Strange Unsolved Mysteries.- Paperback Library, 1967
- La combustion spontanée, SecretBase
- Spontaneous Human Confabulation: Requiem for Phyllis, Stichting Skepsis
- Spontaneous Human Combustion, Weird Earth (Morticom)
- Ceux qui brûlent de leur propre feu, « Inexpliqué », numéros 3 et 5, Éditions Atlas, 1981
- 1964, October 23: Olga Worth Stephens’ Combustion, Anomalies
- Up in Smoke: Spontaneous Human Combustion, Ghost Hunting Theories
- Auto-combustion, Zone interdite
- Faits étranges et récits extraordinaires, Sélection du Reader’s Digest, 1988